La vérité ne supporte aucune distraction; la mission du poète est de la traquer où qu'elle soit, particulièrement dans les obstacles dressés entre les mots – tour à tour nomades, guerriers, espiègles – et lui. Le territoire verbal n'est pas donné, mais à conquérir; pour cela, il faut passer l'épreuve du sens, des sens, en acceptant le chaos et l'oubli comme des prémices indispensables à la création vraie.
Chez Luc Wenger, les silences sont des offrandes (« Je me tais après chaque découverte »), le manque utile et la souffrance bavarde.