Pendant les deux décennies qui séparent les guerres mondiales, l'émigration russe à Paris laissa une empreinte indélébile dans l'histoire intellectuelle et artistique française. Et si « la Russie en exil » jouit d'une grande visibilité dans le tourbillon culturel de la France de l'entre-deux-guerres, cela ne tient pas au nombre des exilés, qui ne dépassa guère une centaine de milliers d'individus, mais à leur composition socioprofessionnelle. Le milieu russe émigré abritait à l'époque tout ce qui avait compté dans la vie philosophique et littéraire russe d'avant 1917.