Il y a sans nul doute une histoire de la poésie. Peut-être ce récit particulier, nourri de contingences individuelles et de graves nécessités collectives, est-il achevé. Peut-être donc la poésie, comme la langue, sont-elles à présent, ici ou ailleurs, ici et ailleurs, mortes. Peut-être, par suite, puisque toute affirmation se contredit, l'histoire de la poésie n'est-elle pas achevée. Si l'on se scandalise de ce qu'un homme se dise poète en se jugeant indépendant de l'histoire de la poésie et donc de l'espèce des poètes, il suffit de remplacer la poésie par un autre mot.